Chers Pierreverdants, Mesdames, Messieurs, Beaucoup de personnalités se sont déplacées, je les en remercie. Permettez-moi, vu votre nombre, de vous saluer collectivement. Bienvenue à notre nouveau sous-préfet, Monsieur François Ambroggiani et à notre nouveau major de la gendarmerie, Monsieur Hubert Dubois. C'est toujours un moment d'émotion de vous voir si nombreux, et de responsabilité : ce que j'ai à vous dire signe en effet notre feuille de route à tous, pour plusieurs années. nous sommes arrivés à la moitié de ce mandat, en voici un rapide bilan. Dans ce qui avait été promis, nous avons pu réaliser, entre autres : - les trottoirs de la Couosto, - le jeu d’enfants, - le début de l’embellissement du village ancien, à la fois pour l’agrément des habitants et pour l’attrait touristique (avec le golf et le vin, le tourisme est l’atout économique à développer) - la charte signalétique, - le nouveau cimetière : la première tombe a été occupée en ce début d’année ; je saisis d’ailleurs l’occasion d’exprimer ma compassion à tous ceux qui ont perdu un être cher cette année, surtout jeune. - l’important chantier du projet éco citoyen est commencé et va résoudre le problème de la cantine actuelle - trop petite et dépassée - ainsi que le problème de la liste d’attente de la crèche. Grâce à la très grande qualité éco-durable des bâtiments, un maximum d’aides financières a été obtenu, si bien que, au final, c’est comme si tout le restaurant scolaire, tous les aménagements extérieurs, toute la salle multi activités pour le Centre de loisirs étaient gratuits. Nous n’avons que l’équivalent de la Crèche à notre charge financière directe. De plus, le remboursement se fera assez facilement grâce aux rentrées d’argent issues de la vente d’électricité du toit en photovoltaïque. p en 2008, lorsque vous nous avez confié les responsabilité de la gestion de cette commune, nous avons aussi pris à bras le corps le dossier très lourd des Plans de Prévention des Risques : plusieurs centaines de maisons étaient en zone rouge de risque incendie forêt, il n’y en aujourd’hui plus qu’une trentaine. Il reste des travaux à étaler sur plusieurs années pour permettre à certaines maisons actuellement à cheval entre zone rouge et zone bleue de repasser en zone bleue. Les récentes inondations l’ont largement démontré, ces plans sont nécessaires, pour prévenir et protéger du danger. Ainsi les exigences du PPRIF ont permis qu’en moins de 2 ans, la protection contre l’incendie soit passée d’insuffisante à sécurisée, grâce à l’implantation de nombreux poteaux d’incendie aux points les plus stratégiques, déterminés par les Pompiers, et grâce aussi aux travaux de mise sous pression de l’eau.? Nous avons investi, parce que votre sécurité est prioritaire, plusieurs centaines de milliers d’euros. Je remercie encore ici les pompiers, le capitaine Barkat, la DDT, le Pôle Risque de la DDT, l’ONF et la SAUR pour leurs conseils rigoureusement et prioritairement soucieux de la vie humaine. Le Commissaire enquêteur a fait un travail très approfondi, cas par cas. Nous attendons la validation finale de l’Etat. Nous avons aussi réalisé des réfections de route : ces dernières semaines s’achèvent deux chantiers, dont l’important chantier de la Pinède, pour 120 000 €. Dans ce que nous n’avions pas prévu, au chapitre des mauvaises surprises, nous avons du gérer : -le toit de l’école qu’il a fallu entièrement refaire, - le toit de l’église et nous venons juste d’obtenir le Permis des Monuments historiques, car la procédure pour un édifice classé est très longue, - l’acquisition de terrains privés sur lesquels des équipements publics avaient été construits, lors précédentes mandatures, sans autorisation des propriétaires et sans transfert de ces terrains privés à la commune ! C’est le cas de la station d’épuration de l’Orée du Golf, de l’abri bus, cours de la Libération et des parkings en face du Portail Saint-Joseph. - nous avons aussi hérité de bâtiments vieillissants pour les Services Techniques et il faudra sans doute en changer : c’est un dossier que nous avons mis en chantier. - surtout au chapitre des mauvaises surprises, les inondations de novembre 2011, ont provoqué d’importants dégâts, un peu plus de 200 000 € pour la commune. Les services techniques et administratifs, la police municipale, les élus,ont été sur le pont à la fois pour déblayer, mettre en sécurité, et ensuite monter le dossier de CATastrophe NATurelle. Il nous fallait encore une fois trouver de l’argent.? Nous venons seulement d’avoir l’autorisation de lancer les gros travaux, en particulier aux Rochs. Une remarque : la commune ne peut pas intervenir sur les talus écroulés, qui sont des propriétés privées. Les propriétaires ont été mis en demeure de les consolider, mais je vous demande votre indulgence si tous n’ont pas encore pu réaliser ces travaux. Ce n’est pas facile pour eux. Je me dois ici de rendre hommage au sang froid de ceux qui ont été les plus gravement touchés, j’étais avec eux, et nous avons cherché ensemble, dans la solidarité, comment combattre ce déchaînement de pluie. Nous avons prévu une réunion avec les sinistrés, des experts et nos services pour tirer tous les enseignements de cette catastrophe. Au chapitre des opportunités, saisies avec opportunité par des élus et des agents très réactifs, citons :la continuité de l’enfouissement des réseaux pour le téléphone et l’électricité du quartier du Stade jusqu’à toute la rue du Quair puis le long de la départementale 6. La disparition des fils électriques avenue de Mautemps ainsi que celles des énormes poteaux en béton le long de la Départementale 6 et dans une partie de Parrin est programmée. Ces opérations rendent le paysage beaucoup plus agréable mais servent surtout à sécuriser et à renforcer le réseau. la Départementale 6 a été refaite, grâce aux engagements financiers très généreux du Département. Je rmercie ici la Maison technique des routes du Conseil général et mes collègues conseillers généraux, sont tous très à l’écoute. Nous avons aussi impulsé des actions qui ont fait boule de neige : Nous voulions diversifier et étoffer les manifestations culturelles pour répondre à une demande à Pierrevert. Nous avons maintenu et soutenu ce qui existait : l’aïoli du 14 juillet, la foire au chevaux, les expositions et conférences organisées par les bénévoles de la bibliothèque, mais en avons lancé d’autres : Le Marché vert du dimanche est bien ancré maintenant et a entraîné d’autres manifestations comme la foire bio franco-italienne, les Journées de l’environnement, du land art, le marché de Noël… etc. Les Nuits Photographiques, en 3 ans d’existence seulement, ont acquis une aura internationale et amènent une ambiance de convivialité formidable, en particulier grâce aux habitants qui accueillent les photographes chez eux, Les Fêtes Médiévales, les vins primeurs qui se goûtent désormais ensemble, les 24 h VTT du Luberon magistralement organisés par Natur’Bike … sont autant d’occasions de retrouver l’excitante convivialité d’une vie de village. Les manifestations se sont démultipliées et il y en a maintenant pour tous les goûts, tous les âges et ce, avec un budget communal quasiment identique à celui du passé… C’est simplement géré et réparti autrement. Et c’est surtout l’œuvre de bénévoles exceptionnels ! Les associations ont doublé en 3 ans, passant de 40 à 80 ! Je me plais à penser que ce dynamisme procède des facilités et de l’accompagnement que nous leur accordons, au maximum de nos possibilités. Bravo à tous ces bénévoles d’associations, le foot, le Vtt, l’école de golf, les brodeuses, le bridge, la danse, le Club des Aînés, les échecs, le tennis… et courage à leurs dévoués présidents. Bref, « ça bouge à Pierrevert ! » Presque un peu trop, car il n’y a en effet presque plus assez de salles, ou de terrains. Sachez cependant que d’une part nous sommes une commune bien dotée, en salles et équipements sportifs, plus que les communes équivalentes en France, et que, d’autre part, on ne peut pas aujourd’hui lancer des investissements très coûteux, qui ne sont pas des besoins essentiels, car ce serait vraiment une gestion des finances irresponsable en période de crise. En revanche, nous faisons tout ce que nous pouvons pour améliorer l’existant (ainsi, le club house du tennis a été remis en état, tout comme le terrain de foot). Je tenais aussi à remercier et encourager nos artisans et nos commerçants, qui sont les forces vives de Pierrevert. Concernant les actions et projets en cours : - notre principale Station d’épuration, celles des Moulières, était saturée depuis déjà plusieurs années et la préfecture a fini par geler les Permis de Construire pour cette partie de la commune bien que nous ayons, dès 2008, immédiatement paré au plus urgent en améliorant avec nos moyens, mais finalement cela ne suffit pas : la station est vraiment trop vieille et trop saturée. Nous avons donc financé une étude (70 000 e) qui est en cours, très compliquée, et quelle que soit la solution choisie, il faudra « sortir » 1,5 million d’euros au bout. Vous comprenez pourquoi des courts de tennis supplémentaires devront encore attendre un peu … - la réhabilitation de la Rue de la Frâche, en mauvais état (plus en dessous que dessus) commencera cette année, en même temps que la mise en valeur de la place des commerces qui ressemble plus à un parking qu’à une attractive place de village, tout ceci grâce à d’intéressantes subventions de la Région PACA. Pour ces mises en valeur, nous avions lancé un concours. Le choix des élus et des experts, s’est porté sur le projet le plus sobre, le plus économe, celui qui embellira le cadre de vie, mais sans bouleverser les habitudes. Le cabinet d’architectes-urbanistes retenu, Perrin, de Château-Arnoux, a pour consigne de se rapprocher des habitants pour bien connaître leurs besoins. - en cours également : la transformation en city-stade du petit stade derrière la salle polyvalente, réclamé par les jeunes ; nous attendons les dernières subventions pour le lancer. - enfin, le Centre Alzheimer de jour et la résidence de retraite pour lesquels le terrain existe déjà, sont des dossiers très complexes, toujours à l’étude. - nous espérons aussi que le projet privé du golf - un bel hôtel avec un spa, un restaurant et quelques cottages verra le jour cette année ; nous avons tout fait pour le favoriser. Parmi toutes les actions menées au quotidien pour renforcer la qualité de votre vie, je voudrais signaler : - L’achat pour nos Services Techniques d’un véhicule utilitaire électrique, qui ne fait pas de bruit, qui ne polluera pas nos petites ruelles, qui ne coûtera quasiment rien en consommation et en entretien. De plus, il a été largement subventionné ! Si nous prenons à cœur votre agrément, nous sommes aussi responsables, dans les actions qui nous reviennent, de votre santé : - Ainsi, nos agents techniques ont été formés pour bannir pesticides et engrais chimiques de nos espaces verts, - A la cantine, la cuisine est entièrement basée sur du frais, du terroir et du bio. RESTE …un dossier qui n’a pas abouti à ce jour, malgré tout le travail que nous y avons consacré, celui de la ZAD des Terres Blanches. Je rappelle que la précédente municipalité avait permis à l’EPF PACA d’acheter un terrain pour y faire du logement social, très dense, comme le permet le POS.? J’ai multiplié les démarches auprès du propriétaire du terrain pour qu’il allège cette densité. L’EPF PACA a accepté de jouer la carte de l’éco-quartier avec moins de densité et plus de qualité. Malheureusement, une opposition de riverains a ralenti les opérations et l’aménageur que nous avions trouvé s’est découragé. Donc aujourd’hui, le propriétaire peut à nouveau construire comme il l’entend, selon le POS en vigueur, selon les lois SRU, c’est-à-dire très dense. J’espérais à travers cette collaboration amiable avec l’EPF PACA, donner le ton, réaliser un projet à l’urbanisme exemplaire, montrer aux spéculateurs qui s’intéressent à Pierrevert que la commune n’est pas qu’un grand terrain de spéculation…Quoique déçue, j’espère quand même encore, que ces opposants de la première heure, vont, si une nouvelle opportunité se présentait, travailler désormais avec nous, dans leur propre intérêt et celui de la commune. Heureusement, au sein du SCOT, le Schéma de Cohésion territoriale, qui chapeaute le bassin de vie manosquin et les alentours, les cabinets d’urbanisme et les maires environnants m’ont bien suivie sur la vocation et l’identité de Pierrevert : non pas un grand terrain à lotir,mais un lieu de vie, de résidence calme et une économie fondée sur le tourisme et la viticulture. En acceptant la spécificité résidentielle et touristique de notre commune,le SCOT a donc définitivement protégé le cadre vert de si grande qualité, de Pierrevert. p Le PLU (plan local d’urbanisme qui va remplacer notre POS, dépassé) actuellement en cours d’élaboration est soumis au SCOT. Le PLU travaille plus dans le concret, le détail, au plus proche.? Son objectif principal, qui cadre logiquement et totalement avec le SCOT, est de préserver les vignes AOC, de stopper l’étalement et l’éparpillement des lotissements (ce qui coûte beaucoup trop cher et n’est plus soutenable pour nos impôts),et en revanche de densifier un peu les quartiers déjà desservis par les réseaux (rue, eau, électricité, assainissement). Pour faire tous ces projets, toutes ces études, il faut de l’argent : Nos recettes principales, ce sont vos impôts locaux, foncier bâti et taxe d’habitation : l’an dernier ils ont rapporté 1, 9 million d’euros. La dépense principale, ce sont les charges de personnel : 1, 4 million d’euros en 2011. Vous voyez que la différence ce n’est pas grand chose ; juste pour vous donner une idée de l’exercice de haute performance qu’est la finance aujourd’hui à Pierrevert, voici trois autres chiffres : rien que pour la salle polyvalente, il nous faut 17 000 euros d’électricité par an, rien que pour nos Services Techniques puissent travailler sur la commune, il faut 23 000 euros d’essence pour les voitures, camions et le tracto-pelle, rien que pour payer les services de SUD 04, il faut ajouter 230 000 euros, en plus de impôts et taxes que la commune lui transfère. Par conséquent, ma première mission pour tout faire fonctionner, pour répondre aux besoins essentiels, c’était et c’est toujours trouver de l’argent. Je m’impose et j’ai imposé à mes agents et à mes collègues un travail de fourmi dans ce sens : - François Ayella et Yves Marchais ont su revoir plusieurs contrats à la baisse, - Yves Marchais, ancien cadre de banque, a négocié les meilleurs emprunts possibles auprès des banques. Il n’y a pas d’emprunts toxiques. - nous avons revalorisé des locaux communaux et donc leurs loyers. - nous vendons ce qui est inutile, voire coûteux en entretien ou qui ne correspond pas aux objectifs majeurs d’une commune: ainsi un terrain à la Pinède qui avait été sur le point d’être vendu non constructible sous l’ancienne mandature et qui est en fait constructible, vient d’être vendu, soit un gain de plus de 100 000 € ! - et surtout, le mot d’ordre est : pas de projet sans subventions ! Merci tout particulièrement au Département, à la Région, et à l’Europe qui subviennent à tous nos projets. - Dans cet exercice d’équilibriste, il faut contenir les impôts ; nous avons suivi l’inflation, rattrapé le retard, et il nous reste à espérer que les désengagements successifs de l’Etat ne nous obligeront pas à devoir accélérer plus que nous le voudrions, et que nous pourrons, au final, comme à ce jour, à être toujours dans la moyenne nationale. Nous appliquons la fameuse « règle d’or.? » Une règle que le gouvernement a très injustement transformée en règle à taper sur les doigts pour les communes, alors que justement les communes sont raisonnables puisqu’elles ont l’obligation – contrairement à l’Etat, de voter un budget où recettes et dépenses doivent être équilibrées à l’euro près.? C’est d’autant plus injuste, qu’avec toutes ses réformes financières en cours, le gouvernement a totalement brouillé l’horizon financier. Revenons à la règle d’or, qui est une idée simple : on ne doit pas s’endetter pour fonctionner, mais pour investir. Comme vous à la maison : si vous vous endettez pour acheter des produits de beauté ou pour aller en vacances, vous consommez sans vous enrichir. Mais si vous vous endettez pour acheter votre maison, vous misez au contraire sur l’avenir. Une commune doit investir pour les besoins essentiels, les stations d’épuration, les routes, les écoles … mais aussi parce qu’il s’agit d’un levier économique énorme pour les entreprises, pour la croissance et pour l’emploi. Cette feuille de route, cette règle d’or, nous la continuerons, mais avec grande prudence et je dirais même méfiance vu les contraintes financières imposées par l’Etat, dont la dernière est la TVA sociale, qui, si elle est votée, coûterait dans les 36 000 e ! Par anticipation prudente, nous avons donc contrôlé le fonctionnement, en stabilisant le chapitre le plus important qui est celui des charges de personnel. Nous continuerons les investissements – mais tenables au regard de la dette - sur les priorités et les besoins. Nous allons agir … selon la devise ancestrale de la commune, en prudent "Renards d’or…" Je terminerai en m’exprimant sur les élections de 2012 et sur la communauté d’agglomération, car les deux nous impactent. Concernant la POLITIQUE GENERALE Ma signature de maire a été sollicitée par tous les candidats à la présidentielle; je ne l’ai pas donnée car je représente une liste pluraliste ; et ce n’est pas l’agréable visite de Ségolène Royale de cet été, qui a changé ma neutralité ; en revanche, parce que c’est ce qui préserve la démocratie, je donnerai ma signature si un des candidats « raisonnables » n’avait pas le nombre de signatures nécessaires. Je n’en dirai pas plus, votre avenir vous le ferez, ne soyez pas dans le réactif, surtout celui qui joue sur les peurs, mais réfléchissez bien à qui vous allez livrer vos vies… Concernant la Communauté d’Agglomération La création des communautés d’agglomération fait partie de la Réforme des collectivités territoriales, Celle-ci a été conçue - sans concertation – et imposée aux élus de la nation qui étaient justement ceux qui sont concernés au premier chef : élus des communes, des départements et des régions. … vos représentants les plus directs ! Ce sont eux, les « grands électeurs » comme on les appelle, qui ont fait que le Sénat a basculé à gauche, à cause de cette Réforme et de la manière dont elle a été imposée. Pourquoi ?? En 1982, les lois Defferre avaient réussi à mettre en place la décentralisation. Cela faisait presque 30 ans qu’on travaillait à moins de toute-puissance de l’Etat et à plus d’autonomie des communes, des départements et des régions.?? En trois ans, on a fait volte face. C’est une rupture avec notre histoire et avec l’esprit de la démocratie. On revient en effet à un système pyramidal de centralisation et de concentration des pouvoirs. Pourquoi et comment ? Parce que non seulement l’Etat a replacé les collectivités territoriales sous sa tutelle, mais il est en train de toutes les affaiblir. Ceci par le biais du nerf de la guerre, les finances. Savez-vous qu’une collectivité aussi importante que la Région qui doit gérer par exemple nos lycées n’a plus d’autonomie fiscale : sa seule autonomie, ce sont les taxes sur les cartes d’immatriculation ? Quant aux communes, après leur avoir enlevé la taxe professionnelle, l’Etat a gelé pour plusieurs années ses dotations, tout en multipliant des règlementations et obligations coûteuses ! Or ces collectivités - commune, départements et régions - sont autant de contre-pouvoirs, vitalement nécessaires à la démocratie ! Affaiblir financièrement les communes fragilise notre autonomie d’action, immédiate et concrète. Apporter des réponses adaptées le plus rapidement possible, aux problèmes imprévus sur le terrain, nous ne le pourrons presque plus ! Soutenir, même modestement, les associations locales, sportives, culturelles, nous ne le pourrons plus ! On nous argumente que les communautés d’agglomération vont prendre en charge diverses compétences, l’eau, l’assainissement, les zones industrielles, l’éclairage, des routes, la culture, etc, et que la mutualisation de ces compétences permettra des économies. Mais la pratique dément la théorie et ce depuis des années, car plus une structure administrative est importante, plus elle nécessite de personnes pour en assurer la cohérence, plus elle génère de complications administratro-technocratiques, plus son fonctionnement est coûteux. Les intercommunalités sont épinglées en permanence sur ce sujet par la Chambre des comptes. Il faudrait quand même l’entendre ! Dans les premières discussions autour de la communauté d’agglomération du sud de notre département, on parle déjà d’une taxe additionnelle, c'est à dire un impôt en plus. J’ai demandé, car je serai aux réunions concernant la communauté d’agglomération et j’y serai vigilante (même si cela alourdit encore ma charge de travail), une simulation simple : combien un couple avec deux enfants et une maison de 100 m2, par exemple, va-t-il payer au final tous impôts confondus, sur le territoire de la communauté d’agglomération ?? Combien telle ou telle entreprise va-t-elle payer ??? J’observe qu’au nom de la rationalisation, on est en train de favoriser la formation de machineries techno bureaucratiques qui, d’une part, risquent de dominer et gommer tout ce qui est individuel, singulier, concret, et d’autre part risquent de produire de l’irresponsabilité parce que trop éloignées du citoyen. Vous rendez-vous compte qu’on parle d’1 président pour cette communauté d'agglomération, de 12 vice-présidents, et de… 135 conseillers communautaires ? J’ai entendu aux vœux de Manosque dire ceci : les règlements sont devenus tellement compliqués qu’il faut toujours plus de personnel expert et payé cher, et on ne pourra s'offrir ces experts que dans les communautés d’agglomération.? Mais pourquoi entériner cette complexité qui fait souffrir tous les Français, qu'ils ne supportent plus ? Au contraire, battons-nous pour défaire et simplifier ce qui est compliqué ! Ne rajoutons pas des grosses structures opaques ! Il faut mettre en commun des moyens, ce qui permettra à la fois plus de capacités d’actions et plus d’économies. Mais pourquoi imposer des seuils de plus de 50 000 habitants, très différents, sur un vaste territoire, disparate ? Pourquoi imposer une structure qui va rester aussi figée que les intercommunalités ? Quand un maire se rend compte qu’un service coûte trop cher et doit être modifié, ou qu’il devient inutile et qu’il faut s’en débarrasser, il peut le faire.? Ce n’est plus possible avec ces lois. La preuve : Sainte-Tulle a annoncé, à la Une des journaux, qu’elle sortait de l’Intercommunalité ? L’Etat a dit non.? Sainte-Tulle ne décide plus rien. Nous non plus, commune de Pierrevert, qui n’arrivons pas à arranger une situation que nous estimons défavorable pour notre commune ! La coopération intercommunale – qui est indispensable pour l’efficacité de grands projets - doit rester un outil et seulement un outil au service des communes, réversible, pas un endroit d’autorité, contrôlé par l'Etat. En enlevant pratiquement toutes leurs compétences aux communes pour les donner peu à peu aux communautés d’agglomération, en transférant les dotations financières des communes aux communautés d’agglomération, l’Etat malmène le principe de libre administration des communes.? Si je suis favorable et avec moi la majorité du Conseil municipal de Pierrevert, à créer des outils de mutualisation, je suis opposée, comme la majorité de cette municipalité, comme la majorité des maires de France, comme les présidents de départements, comme la majorité des présidents des régions, à CE mode de communauté d’agglomération, trop hâtif, qui ne garantit ni le maintien de la démocratie, ni un espace d’initiative suffisant pour nos communes. Consciente de cette dérive, la gauche a d’ailleurs promis, si elle remporte les élections, de revenir sur la Réforme des Collectivités territoriales. La démocratie réelle, Mesdames, Messieurs, chers concitoyens, ce n’est pas seulement voter : c’est la proximité de la décision publique, transparente du coup, lisible, et ainsi facilement contrôlable par vous. Pour conclure, je tiens à remercier tous ceux qui m’envoient des messages confiants et énergiques, signalent les situations problématiques à améliorer, conseillent. Merci aux élus, particulièrement à mes 6 adjoints, Evelyne Venet, Florence Dibon, Patricia Piednoël, Yves Marchais, François Ayella et Serge Colin, qui s’impliquent dans un travail constant. Merci à mes collaborateurs en mairie, tous : les 50, anciens et nouveaux, tous travaillent avec le sens de la mission publique. Bravo, continuez ! Mon plus vibrant bonheur de maire ce n’est pas le pouvoir ou le statut social, c’est le bonheur d’agir pour améliorer et alléger ce qui peut l’être dans vos conditions de vie, avec des valeurs humaines, comme la sympathie. C’est de vous rencontrer et aussi vous faire vous rencontrer entre concitoyens, comme ce soir autour du buffet, après le petit film qui va nous égayer. Que ces beaux moments, ce savoir vivre et savoir aimer le moment présent, ces valeurs humaines nous profitent à tous en 2012 ! Cordialement, Le Maire Conseillère générale Sylviane Chaumont |