Jeune Abbé,Marius Grassi a été nommé aumônier à l’hôpital de Monaco en 1946/47
En parallèle à ses attributions, il avait envie d’apporter aux enfants du quartier UN PLUS.
A l’époque, nous étions 6 garçons et 3 filles.nos distractions étaient à la mesure des moyens de nos parents qui travaillaient dur, pour presque rien, car il ne faut pas oublier, nous étions juste à la sortie de la guerre.
Marius nous réunissait chaque semaine. Il aimait le cinéma et nous aussi.il nous projetait, avec son vieil appareil, des petits films : charlots, dessins animés, westerns et bien évidemment, des documentaires sur la montagne, sa grande passion.il rêvait déjà de nous y amener.
Par la suite, nous avons eu l’impression que dans cette grande dimension, en pleine nature, sur les sommets, nous étions plus près des étoiles.
C’est ainsi qu’un petit groupe s’est formé .Nous avions tous une motivation et Marius était en quelque sorte notre ‘’premier de cordée’’.Les ECUREUILS étaient nés.
Il nous a aussi initiés à la lecture, nous prêtait des livres sur la montagne, la vie des guides avec tous les efforts et l’abnégation que cela comportait…..
Faire partie d’un groupe c’était nouveau pour nous. Comme signe distinctif, nous avions choisi d’avoir un foulard vert bordé d’un liseré jaune. Un jeudi sur deux, Marius nous emmenait en promenade dans la nature : au col d’Eze, au Mont-Agel.nous faisions aussi des sorties instructives : visite du musée des papillons, rencontre avec les pères Franciscains…
En 1949 Marius fut nommé Vicaire à la cathédrale de Monaco, et ‘’l’Enfance Populaire’’ fit le jour. Ski en hiver avec nos moyens :nous louions à la Tram de Nice, un vieux bus avec un vieux chauffeur, des skis et des luges Rue de Lille et nous partions à la découverte des gorges du Var, avec un arrêt à Touet,gorges du Cians,Beuil,Les Launes,Valberg.
Retour par les gorges du Daluis, Entrevaux, Puget Théniers.Le trajet était commenté.
L’été, c’était les ‘’camps volant’’.Le premier, en 1949 fut le camp en Italie. Bien pensé et étudié avant de partir. Base de départ : le ‘’Foreston’’ à Allos.
Il fut difficile : tout à pied par les montagnes. Nous dormions dans les granges ou à la belle étoile. En 1950, le camp des Basses et Hautes Alpes : plus confortable, avec tentes à trois places, à abside. Base de départ : le ‘’Foreston’’ à Allos.
1951, le camp en Haute-Savoie, merveilleux mais certains jours si difficiles, j’ajouterai que nos réunions de travail se faisaient au premier étage du presbytère, dans l’appartement de Marius, au grand dam de Monsieur le curé et de sa bonne que nous dérangions par nos allées et venues.ils n’avaient jamais vu cela.
Marius faisait bouger les choses, en quelque sorte, il dérangeait la tranquillité de la nomenclature en ayant malgré tout, la discrète et subtile bénédiction de son Evêque.
Pour terminer et pour tout grouper, je dirai que lorsque nous campions, le soir après le diner, nous nous installions en cercle, autour du feu de bois, nous faisions le compte-rendu de la journée, suivi de l’autocritique. Cela se terminait par des chants à plusieurs voix, accompagnés d’harmonicas.la prière du soir aussi chantée, était la seule de la journée.
La suite, c’est quarante autres années :
Jeunesse et Avenir et la Provence de Giono pour couronner le tout.
Ces quelques lignes, je les ai écrites afin de perpétuer son souvenir :
Ce fut un Homme au service des autres et aussi un serviteur de Dieu.
Freddy Fratti,Cap d’Ail