30 ans de « colo » d’été à Pierrevert, 20 ans de colo d’hiver à Isola puis à Valberg sans interruption. Je ne vous le cache pas ça n’a pas toujours été facile, pendant de nombreuses années, nous nous sommes battus pour mettre le bâtiment aux normes, recherches de financement, de main d’œuvre bénévole ; nous n’avons jamais compté les week-ends et les vacances que nous avons passés là-haut, en toute saison d’ailleurs, pour pouvoir accueillir les enfants l’été. Certains « camps » de juillet, nous avons manqué d’animateurs, de cuisinier. Certaines années, privés de subvention mais soucieux de conserver un tarif le plus bas possible, nous avons fait appel à des donateurs pour pouvoir tourner quand même. Certains hivers nous avons été privés de neige. L’hiver 2015, suite à un mal entendu, nous avions dû trouver in extremis un centre pour nous accueillir et pouvoir partir quand même.
L’été dernier, grâce à une équipe extrêmement déterminée, nous avons pu, en un petit mois monter le séjour : rafraîchir la maison, nettoyer les terrains, monter les tentes, mettre en place toute la partie pédagogique en tentant compte du protocole sanitaire. Et ça a parfaitement fonctionné, certains nous ont même dit que ça avait été, pour eux, la meilleure colo.
Aujourd’hui, je suis en colère, je suis triste. Nous savions que nous ne pourrions pas skier cette année, que ce serait différent, nous avions prévu d’autres activités ; les animateurs bénévoles, il est important de le souligner car en voie de disparition, avaient répondu présents, nous avions le soutien des parents, nous avions une vingtaine d’enfants, les masques, les gels hydroalcooliques. Même la neige en abondance.
Sauf que…
Le gouvernement en a décidé autrement, il a jugé que ce serait trop dangereux : l’école Oui, les colos Non ! il a jugé que les enfants prendraient moins de risques en allant chez leurs grands-parents (puisqu’ils sont tous vaccinés maintenant), ou en centre de loisirs sans loisirs évidemment, puisque le sport est interdit, et l’accès à la culture tout autant.
Alors oui, je suis consternée, je sais que certains d’entre vous et là je m’adresse aux enfants, n’y pouvaient pas grand-chose si vos parents travaillent mais de grâce ne passaient pas vos quinze jours sur les écrans, de temps en temps, ouvrez vos fenêtres, fermez les yeux respirez un grand bol d’air, et surtout faites appel à votre mémoire et rappelez-vous des bons moments que nous avons partagés que ce soit à Pierrevert ou à Valberg, par ce que je ne suis pas sûre que l’on puisse un jour se retrouver.
Merci à tous et prenez soin de vous, la route va être longue…
Catherine